Nichole Ouellette
présente
Cératophyllacées
Famille 01 Ceratophyllum
Québec en photos
Lacs et rivières
Navigation
Accueil Par Marie-Victorin Édition numérique Divisions de l'ouvrage DICOTYLES MONOCOTYLES Plantes comestibles Plantes introduites Plantes médicinales Plantes rares Faire un don À la UNE PHOTOGRAPHIES Références
|
Édition interactive
Famille 36. ― CERATOPHYLLACEAE [ CÉRATOPHYLLACÉES ].
1.
CERATOPHYLLUM
Linné. — CORNIFLE.
1. Ceratophyllum demersum
Linné. — Cornifle nageante.
— (Hornwort).
― Tiges submergées (longueur 60-250 cm) ; feuilles divisées 2-3
fois, à dernières ramifications (longueur 8-25 mm) spinuleuses-serrulées,
presque capillaires, rigides ; fleur femelle généralement solitaire dans la
partie supérieure des rameaux ; fleurs mâles en moyenne trois, un peu en dessous,
chacune renfermant en moyenne 13 étamines ; fruit mûr ovoïde (longueur 4-6 mm)
portant un bec en forme d'épine (longueur 4-8 mm) lisse, plus ou moins courbé,
muni d'un tubercule de chaque côté de la base. Floraison estivale. Eaux douces
de la partie tempérée du Québec.
On distingue quelques variétés du
C. demersum, différant par les caractères de l'épine et de la paroi de l'ovaire,
particulièrement le var. echinatum
Gray, plante à fruit rugueux et croissant
avec la forme typique. Il existe deux formes écologiques principales : la forme
lacustre, caractérisée par des tiges et des rameaux forts, et des feuilles
raides et relativement courtes ; la forme marécageuse, caractérisée par des tiges
et des feuilles très grêles. Transplantée d'un habitat à l'autre la plante
s'adapte en poussant des rameaux répondant aux conditions écologiques nouvelles.
La zone de Ceratophyllum se trouve à une profondeur de 1-8 mètres, le niveau le
plus favorable se trouvant à 4 mètres. C'est une des plantes propres à favoriser
l'oxygénation des eaux stagnantes. Elle est éminemment adaptée au milieu
aquatique. Cette adaptation se manifeste surtout par les caractères suivants :
feuilles presque réduites aux nervures, tiges grêles, absence de racines,
pollinisation sous l'eau et submersion complète pendant toutes les phases du
cycle vital.
On observe, en outre, les modifications histologiques suivantes :
épiderme de la tige dépourvu de cutine, tissu vasculaire non accompagné de
fibres de soutien, tubes criblés du liber parfois remplacés par des lacunes
aérifères, et vaisseaux du bois occasionnellement transformés en cellules
parenchymateuses. Ces caractères et l'aspect rudimentaire de l'inflorescence
firent d'abord placer le genre Ceratophyllum dans les
monocotyles, au voisinage
du genre Najas.
― Au moment de la fécondation, les tiges apparaissent tout près
de la surface de l'eau et leur partie supérieure s'incline même quelque peu
au-dessus. Le pistil incliné sous l'eau présente, ouverte, la cavité apicale du
style qui, en guise de stigmate, possède un canal (longueur 1 cm environ ;
diamètre 0. 1 mm) s'ouvrant par un pore situé généralement sur la face
supérieure. À ce moment, les anthères gonflées d'air se sont arrachées de leur
filet et sont venues flotter à la surface, laissant tomber une pluie de pollen
au-dessus de l'ouverture stylaire si étroite qu'il est rare de trouver des
fruits développés. Il faut de 5 à 6 secondes pour qu'un grain de pollen
s'enfonce d'un millimètre dans l'eau. La maturation des étamines se fait de
l'extérieur vers l'intérieur de la fleur ; il s'écoule environ 7 jours entre la
maturation des premières et des dernières.
― Les Ceratophyllum se développent
surtout par multiplication végétative. Comme les
Myriophyllum, à la fin de la
saison, ils développent des hibernacles, bourgeons de réserve produits sur les
extrémités raméales et caulinaires des plantes flottant à la surface. Ces
hibernacles tombent sur la vase du fond et produisent au printemps des touffes
d'un beau vert ; celles-ci deviennent libres à leur tour et gagnent la surface,
probablement sous l'effort exercé par les gaz accumulés dans les nombreuses
lacunes au cours de la croissance, et qui à ce stage final occupent le tiers du
volume de la plante.
Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 242.
le mercredi 15 décembre 2004 - le dimanche 19 février 2017
constante mouvance de mes paysages intérieurs
|