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― Plante affectant diverses formes : dressée et buissonnante, ou longuement grimpante ; feuilles pétiolées, trifoliolées, à folioles ovées ou rhomboïdales, entières ou crénelées ou irrégulièrement paucidentées ; fleurs (long. 3 mm) verdâtres, en panicule axillaire lâche ; fruit glabre, blanc. La forme arbustive qui est si fréquente chez-nous peut être désignée plus exactement comme R. radicans var. rydbergii (Small) Rehder. Aucune plante vénéneuse n'est mieux connue de nom, en Amérique, que l'herbe à la puce. Et cependant, il est étonnant de constater combien peu de personnes peuvent la distinguer avec certitude. L'herbe à la puce diffère de la majorité des plantes vénéneuses par ce fait qu'elle n'a pas besoin d'être consommée pour produire ses mauvais effets. Le contact suffit, et même beaucoup de gens déclarent qu'ils sont affectés par sa seule présence. Floraison estivale. Général et très commun dans presque tous les habitats. (Syn. : R. toxicodendron ed. 1, non L.). (Figure 125). Néanmoins, il est certain qu'il n'y a pas d'empoisonnement sans contact. Le poison est une huile non volatile a laquelle on a donné le nom de toxicodendrol. Cette huile ne peut se répandre dans 1'air, mais elle se trouve dans toutes les parties de la plante, et une quantité minime, mise en contact avec la peau, produit une irritation douloureuse.De nombreux cas d'empoisonnement, qui paraissent n'admettre d'autre explication que la transmission par 1'air, ont pour cause le contact des chaussures ou des vêtements qui portent ensuite le toxicodendrol sur les parties du corps non directement touchées. II est aussi à remarquer que beaucoup de ceux qui affirment être affectés sans contact, sont incapables de distinguer sûrement la plante. Une autre croyance sans fondement est celle qui veut qu'il y ait un retour annuel de 1'infection à la même date. En réalité les gens conservent les mêmes habitudes, fréquentent les mêmes endroits, les mêmes plages, durant les mêmes périodes de vacances, et, sans connaître la plante, s'infectent à nouveau chaque année. II peut y avoir cependant transmission de personne à personne, par les écoulements des plaies. Toutes les personnes ne sont pas également susceptibles à l'herbe à la puce ; un bon nombre peuvent la manier impunément. Les oiseaux mangent ses fruits, et les feuilles sont souvent broutées par les bestiaux, sans résultat apparent. ― L'herbe à la puce croît plus généralement dans les lieux ouverts, les champs, le bord des chemins, les clairières. On la rencontre aussi, mais moins fréquemment, dans les bois épais où elle prend une forme grimpante et se soutient sur le tronc des arbres. Pour combattre cette plante il faut la déraciner, car toute autre mesure demanderait à être répétée et continuée longtemps. On détruit les tiges en les arrosant avec un mélange d'une partie d'acide sulfurique commercial dans seize parties d'eau. Ajoutons un mot sur le traitement des cas d'empoisonnement. Les lavages à 1'eau n'enlèvent pas l'huile. II faut brosser vigoureusement les parties affectées avec de 1'eau et du savon de castille (pour dissoudre le toxicodendrol). Le mode le plus efficace est de frotter énergiquement et à plusieurs reprises avec une solution alcoolique d'acétate de plomb. L'application doit être faite sans retard, car une fois les premiers symptômes apparus, il n'y a plus qu'à laisser la guérison s'opérer d'elle-même. Nous ne dirons rien ici des innombrables remèdes populaires qui paraissent aussi inefficaces les uns que les autres. Le plus raisonnable semble être 1'usage du « soda à pâte » (bicarbonate de soude), agent saponificateur du toxicodendrol, que les flotteurs de bois de la Nouvelle-Angleterre portent avec eux pour s'en servir à 1'occasion. Frère Marie-Victorin (1885-1944)
le samedi 23 juin 2001 - le samedi 22 mai 2010 le vendredi 1er juillet 2011 - le samedi 17 juin 2017 constante mouvance de mes paysages intérieurs |
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