49º 47' 27.2" N - 074º 42' 35.0" O,
Nord-du-Québec,
Baie-James ou Jamésie,
route n° 113 Sud,
Chapais, Barrette-Chapais Ltée, usine de sciage, guérite, tas de bois, 06:59 le dimanche 24 juillet 2005,
photo Chapais_003_950.
Les forces d’évolution intrinsèques aux espèces, nous l’avons vu, sont
capables, à très longue échéance, avec l’aide de facteurs extérieurs, d’altérer
profondément la physionomie des flores, en modifiant les éléments mêmes qui les
constituent. Mais cette physionomie est davantage affectée, et infiniment plus
rapidement, par certains facteurs extrinsèques qui agissent non plus sur la
formule biologique de l’individu, mais sur l’expansion des espèces et leur
groupement dans le temps et l’espace. En un mot, tandis que les influences
intrinsèques agissent sur la qualité du dynamisme, les influences extrinsèques
en règlent surtout la quantité. Au premier rang de ces influences se placent les
changements de climat et l’hominisation de la nature.
Toute variation de climat se traduit par une perturbation dans l’équilibre
des flores. Ainsi, le climat plus chaud qui régna durant une partie de la
période Champlain a probablement suscité sur les bords de la mer de ce nom,
malgré la proximité des glaces pléistocènes encore incomplètement fondues, une
flore particulière dont quelques éléments au moins ont persisté. C’est
probablement à cette cause qu’il faut rapporter le caractère plutôt méridional
de la florule spéciale de l’Outaouais et de celle des environs du
lac Saint-Pierre,
ainsi que certains mélanges de flores autrement peu explicables.
48° 41' 01.9" N - 79° 29' 08.8" O,
Abitibi-Témiscamingue,
Abitibi-Ouest, île Nepawa, Clerval, mules de foin dans un champ, 06:31 le vendredi 5 août 2005,
photo Ile_Nepawa_019_800.
Mais de tous les facteurs extrinsèques capables de déclencher dans les flores
une certaine intensité de dynamisme, il n’en est peut-être pas de plus puissant,
de plus rapide en tout cas que le plus récent on date, celui dont nous pouvons
toucher du doigt les effets : l’introduction, dans la mêlée des forces
terrestres, d’un élément d’essence différente et particulièrement agissant :
l’intelligence de l’homme.
L’homme, ce roseau, a cependant réussi à plier à sa volonté, des forces
fatales qui paraissaient devoir le dominer entièrement et à jamais. Depuis un
temps immémorial il a réduit en servitude un certain nombre d’animaux et de
plantes. Pour propager ces dernières, il a dû s’employer à détruire la flore
naturelle.
Quand l’abri des cavernes et la tente de peaux de bêtes cessent de
lui suffire, l’homme, muni de sa hache de pierre, attaque l’arbre, ouvre la
forêt. Le déboisement de la planète commence, le déboisement, lutte d’un facteur
spirituel contre les forces brutales de la Nature.
Dynamisme violent lui-même, le déboisement déclenche automatiquement
toute une série de réactions dynamiques dans les facteurs écologiques et dans
les flores qui en dépendent. Là où la prairie artificielle persiste, maintenue
par une lutte de chaque jour, le climat se modifie. Le soleil, atteignant
maintenant le sol, le réchauffe, crée un régime où les facteurs cosmiques
ordinaires : chaleur, humidité, lumière, sont dans un équilibre nouveau. C’est ainsi que le bassin du lac Saint-Jean, la grande terre de l’Abitibi, voient leur
climat et les possibilités de leur sol améliorés à la suite d’un énergique
déboisement.
Quand, d’autre part, le déboisement est l’œuvre du feu, et que la
terre est laissée à elle-même, nous voyons toute une série de manifestations
dynamiques merveilleusement balancées, s’agencer, s’ordonner, tendre vers le
rétablissement de la forêt primitive. Ce mouvement de reconstruction, ces
successions qui obéissent à des lois définies, ces adaptations continuelles à
des équilibres continuellement changeants, sont parmi les plus intéressants des
processus naturels.
49º 47' 27.2" N - 074º 42' 35.0" O,
Nord-du-Québec,
Baie-James ou Jamésie,
route n° 113 Sud,
Chapais, Barrette-Chapais Ltée, usine de sciage, guérite, tas de bois, 07:01 le dimanche 24 juillet 2005,
photo Chapais_004_800.
53° 45' 00" N - 077° 00' 00" O,
Nord-du-Québec,
Baie-James ou Jamésie,
aménagements Robert-Bourassa, le réservoir Robert-Bourassa, une superficie de 2 835 km², inondée de main d'homme,
06:18 le jeudi 28 juillet 2005, photo Amenagements_Robert_Bourassa_063_350.