Le mont Albert, qui s'élève à 1200 mètres au-dessus du niveau de la
mer, est un plateau à rampes escarpées, recouvert d'amas de
serpentine
altérée, sauf une petite colline de schiste hornblendique grenatifère qui
domine quelque peu la serpentine. Le sommet, totalement dépourvu d'arbres,
forme une surface presque unie d'environ quatre milles de longueur, par deux
milles de largeur. Ce plateau impressionnant par son aspect désertique
évoquant un paysage lunaire, fourmille de reliques préglaciaires et d'endémiques ; il
héberge, en outre, des types écologiquement liés aux roches magnésiennes :
Le district gaspésien contient un groupe de reliques ou d'endémiques qui
ne peuvent pas toujours être rapportés à la flore cordillérienne, et qui
semblent avoir une origine arctique-alpine. Ces reliques, qui se rencontrent
non seulement sur les hautes montagnes, comme on devrait s'y attendre, mais
souvent au niveau de la mer, sont encore probablement un héritage
préglaciaire :
Il faut enfin ajouter un élément endémique plus autochtone, appartenant
surtout aux genres polymorphes, et dont les entités semblent le résultat du
comportement biologique propre à ces genres :
Salix obtusata
Salix paraleuca
Streptopus X oreopolus
Bien qu'ayant occupé depuis trente ans l'activité d'un certain nombre de
botanistes professionnels, le district gaspésien, en raison des difficultés
d'accès et du grand nombre d'espèces étroitement localisées, n'est encore
que très imparfaitement connu ; il reste l'un des terrains d'études
botaniques les plus prometteurs.