Nichole Ouellette
présente
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Abbé Léon Provancher
Période post-linnéenne 4
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2. Période post-linnéenne.
Nuttall, Amos Eaton, Bigelow, Torrey, Darlington
Les vingt années qui suivirent la publication de la flore de Pursh
(1814) furent des années de grande activité en Amérique. Nuttall,
Amos Eaton,
Jacob Bigelow, Torrey, Darlington écrivent des ouvrages devenus classiques.
Puis entre en scène Asa Gray, que toute une génération a reconnu comme
l'arbitre des questions botaniques, l'auteur du fameux Manual of the Botany
of the Northern United States (1848), sans cesse réédité, même après sa mort.
L'impulsion donnée aux études botaniques par la publication de cet
ouvrage eut son retentissement chez nous, en ce sens que, quatorze ans après,
en 1862, l'abbé Léon Provancher, qui néanmoins était surtout un
entomologiste, publiait sa Flore canadienne, directement inspirée des
ouvrages de Gray et de Torrey. Ce livre fit redécouvrir la botanique aux
Canadiens français, qui l'avaient complètement délaissée depuis la
conquête anglaise. Il a été, durant trois quarts de siècle, le bréviaire
des amateurs de botanique Canadiens français.
L'abbé Provancher était né à
Bécancour en 1820; il mourut au Cap-Rouge
en 1892. C'était un homme d'une initiative et d'une activité incroyables.
Malgré un ministère paroissial très chargé, il se livra à des entreprises
fort diverses, allant depuis la fondation d'une compagnie de navigation,
jusqu'à l'introduction au pays du tiers-ordre de saint François et à la
rédaction de gazettes rurales et religieuses. Mais ce n'est là qu'un côté
de sa personnalité. L'homme de science qu'il était en plus, trouva le moyen
de publier de grands travaux d'histoire naturelle, surtout entomologiques et
botaniques, de fonder et de diriger la première revue scientifique, publiée
au Canada français, Le naturaliste canadien.
La Flore canadienne de Provancher était un ouvrage étonnant pour
le temps où elle parut et le mérite de l'auteur est d'autant plus grand
qu'il travaillait seul, loin des grands centres intellectuels et des
bibliothèques techniques ; de plus, personne autour de lui ne s'intéressait
à ses études. Les travaux et les découvertes des trois quarts de siècle
écoulés depuis, ne permettraient plus d'intituler un ouvrage comme celui de
Provancher: Flore canadienne, d'autant plus que, du fait de la
Confédération, le mot Canada a reçu une tout autre signification. En 1862,
Provancher ignorait et devait ignorer que la flore de ce que nous appelons
aujourd'hui le Canada, comprend plusieurs domaines absolument distincts entre
eux, et que la flore laurentienne n'intéresse que l'un de ces domaines. La
Flore de Provancher ne traitait en somme que de la partie moyenne de la
province de Québec, telle que connue et interprétée de son temps. L'herbier
de Provancher, peu important, est au musée de l'Université Laval de Québec.
Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne 1935, p. 15.
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