Le triangle montréalais des basses terres Champlain n’est pas dépourvu de
tourbières. On évalue approximativement à cinq cents milles carrés la surface
des tourbières situées dans la partie habitée du Québec, partie qui correspond à
peu près aux basses terres Champlain et à leurs alentours immédiats. Ces
tourbières sont fréquemment formées par la paludification des dépressions en
bordure de la faille de Logan et du Bouclier précambrien. Dans d’autres cas,
elles occupent de légères dépressions à la face de la plaine elle-même ;
ailleurs, elles se sont développées à la suite de feux de forêts. Les plus
importantes de ces tourbières sont celles de Saint-Janvier, de
Lanoraie, de
Contrecœur, de
Bulstrode, de Farnham, de Saint-Bruno, de Saint-Hubert.
La flore de ces tourbières diffère peu de celle des tourbières de la
sous-région précambrienne. Le caractère subarctique est seulement moins accusé,
les plantes individuelles sont de plus forte taille, et il y a quelques éléments
particuliers :
Dans certains cas, ―comme dans celui de la
tourbière de Lanoraie, établie
sur des amas de sable et nourrie par des eaux souterraines très froides,
―le
caractère subarctique est au contraire très accentué et se traduit par la
présence de plantes caractéristiques des tourbières abitibiennes :
Cette tourbière de Lanoraie, si remarquable par la richesse de sa flore, et
si caractéristique par ses associations, semble établie sur le lit abandonné
d’un ancien bras du Saint-Laurent, ―un chenal du delta de la période Champlain,―et dont on peut suivre la dénivellation depuis
L’Assomption
jusqu’au
lac
Saint-Pierre.