49° 26' 00" N - 057° 59' 00" O, Terre-Neuve-et-Labrador, île de Terre-Neuve, Parc national du Canada du Gros-Morne, St-Barbe, Tablelands, du sentier d'interprétation, le jeudi 11 juillet 1996, 960710_12_950.
Nichole Ouellette
présente

Dynamisme de la flore laurentienne

Point de vue dynamique
Point de vue dynamique
Facteurs d'évolution
Termes discontinus
Termes discontinus
Termes continus
Termes continus
Termes continus
Termes continus
Termes continus
Termes continus
Facteurs d'élimination
Facteurs extrinsèques
Facteurs extrinsèques
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Flore laurentienne
Frère Marie-Victorin (1885-1944)

ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE LAURENTIENNE.

II. - DYNAMISME DE LA FLORE LAURENTIENNE.

B.  FACTEURS DYNAMIQUES INTRINSÈQUES.

1. FACTEURS D'ÉVOLUTION PROGRESSIVE.

(b) Évolution à termes continus.
(Deuxième de six pages ; page 3).

Mais un autre grand événement de l’histoire géologique de l’Amérique va s’accomplir durant le Tertiaire, et devenir encore un puissant facteur d’isolement. Nous voulons parler de la disparition, par dérive continentale ou autrement, du pont nord-atlantique qui, baigné au sud par la mystérieuse mer Téthys, unissait, depuis le cambrien, mais avec des vicissitudes diverses, l’Amérique et l’Europe.

Cette disparition du être graduelle, mais lorsqu’elle devint complète, que les courants d’eau froide affluèrent vers le sud, que le secours des vents et des insectes manqua aux phénomènes de pollinisation, lorsqu’enfin les conditions de milieu devinrent de plus en plus différentes d’un côté et de l’autre de l’Atlantique, les mêmes processus différenciateurs que nous avons vus amener la ségrégation gymnospermique au Crétacé, entrèrent en jeu pour faire diverger de plus en plus les flores américaine et européenne, jusque-là relativement semblables, à la faveur de la continuité des terres et de l’uniformité du climat.

Carte N. ― Le continent nord-américain durant le Tertiaire. La mer mitoyenne disparaît et la forêt tertiaire s'établit en conservant son caractère bicentrique.


Acer spicatum Lamarck. 46° 35' 51.0 N - 072° 16' 01.9 O, Mauricie, MRC Les Chenaux, Saint-Prosper, route des 1er et 2e rangs Saint-Édouard, coulée du ruisseau Édouard, terre à bois de Roger Leduc, le vendredi 28 mai 2010, photo macro Acer_spicatum_013_800.

Ainsi, nous voyons alors s’éteindre en Europe quelques-uns des arbres les plus familiers de l’Amérique d’aujourd’hui :

Acer rubrum
Acer spicatum
Betula lenta
Carya alba
Celtis occidentalis
Fraxinus americana
Juglans cinerea
Liquidambar styraciflua
Liriodendron tulipifera
Magnolia acuminata
Magnolia grandiflora
Pinus strobus
Robinia pseudo-acacia
Sassafras albidum
Tsuga canadensis.

À cette impressionnante liste d’arbres, ajoutons des arbustes : Vaccinium corymbosum, Vaccinium stamineum, et des plantes herbacées caractéristiques : Brasenia schreberi, Dulichium arundinaceum. D’un autre côté, l’Amérique perd aussi quelques unités, comme les diverses espèces du genre Trapa.

Sans doute, ces espèces s’éteignirent par manque de plasticité, à cause d’une impuissance intrinsèque à s’adapter aux conditions nouvelles. La plupart des genres d’arbres, et nombre de genres herbacés ou frutescents, continuèrent cependant à vivre sur les deux continents ; mais leurs espèces, graduellement modifiées par l’isolement, finirent par diverger à ce point que si la plupart des genres d’arbres de la flore du nord-est de l’Amérique vivent en Europe occidentale, les deux régions,- il faut noter ce fait qui est capital, - n’ont aucune espèce en commun, sauf peut-être le Juniperus communis, qui affecte d’ailleurs en Amérique un port déprimé très différent de celui de la forme ordinaire européenne.

Mais malgré ces différences spécifiques, il est facile cependant de reconnaître les affinités, et d’établir, d’un côté à l’autre de l’Atlantique, entre les hêtres, les bouleaux, les pins, les ostryers, un parallélisme, une vicariance, analogue au parallélisme, à la vicariance que nous avons reconnus entre les gymnospermes de l’est et de l’ouest de l’Amérique. Ainsi l’Ostrya virginiana diffère très peu de l’Ostrya carpinifolia d’Europe ; l’Ulmus rubra d’Amérique et l’Ulmus procera d’Europe sont évidemment de même souche, et notre magnifique Ulmus americana n’est que le vacariant américain de 1’Ulmus laevis d’Europe. Une semblable relation unit le Pinus strobus laurentien et le Pinus peuce balkanique, le Pinus divaricata hudsonien et le Pinus sylvestris du nord de l’Europe. Dans certains cas cependant, comme dans celui des chênes, cette vicariance ne paraît pas exister : nos chênes appartiennent à des séries d’espèces non apparentées aux séries d’Europe.

Carte O. Les ponts continentaux durant le Tertiaire (époque éocène).

Ces identités ou ces vicariances, plus frappantes quand il s’agit d’arbres connus de tout le monde, s’établissent également quand il s’agit de la flore herbacée ou frutescente. Il y avait continuité dans la flore littorale de la mer Téthys, depuis le Bouclier scandinave jusqu’au Bouclier laurentien. Cette continuité, favorisée par l’uniformité du climat tertiaire, a évidemment été rompue par la disparition du pont nord-atlantique. Mais la flore actuelle du golfe Saint-Laurent contient une florule assez importante dont les affinités ou les identités scandinaves ou baltes sautent aux yeux. Certains éléments comme :

Atriplex sabulosa
Carex salina var. kattegatensis
Carex vesicaria var. laurentiana
Eleocharis uniglumis
Polygonum oxyspermum
Polygonum raii
Scirpus rollandii
Sparganium glomeraturn
,

sont demeurés inchangés ; d’autres, comme le Carex hostiana var. laurentiana, de Terre-Neuve (image satellite et carte) et d’Anticosti, ont divergé plus ou moins du type primitif.

Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 68, 69, 70.


49° 26' 00" N - 057° 44' 00" O, Terre-Neuve-et-Labrador, île de Terre-Neuve, Parc national du Canada du Gros-Morne, du sentier d'interprétation de la Lomond River, marche gyuidée avec Marilyn Anions, le mercredi 10 juillet 1996. Cypripedium reginae (1280 x  859 pixels)


48° 33' 00" N - 058° 40' 00" O, Terre-Neuve-et-Labrador, île de Terre-Neuve, Port au Port Peninsula, route des Ancêtres-Français, formation rocheuse à l'embouchure de la Romaines Brook, le samedi 6 juillet 1996, 960701_15_800.


49° 29' 00" N - 058° 08' 00" O, Terre-Neuve-et-Labrador, île de Terre-Neuve, Parc national du Canada du Gros-Morne, vallée glacier de l'étang Trout River, jeudi le 11 juillet 1996, 960710_20_800.


49° 45' 00" N - 055° 00' 00" O, Terre-Neuve-et-Labrador, île de Terre-Neuve, Notre-Dame Bay, vue du L.-R.-Curtis causeway, route nº 340, le mardi 9 juillet 1996, 960707_17_800.

Dynamisme de la flore laurentienne

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Esquisse générale

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le dimanche 6 avril 2003
le vendredi 28 mai 2010 - le jeudi 8 mars 2012 - le dimanche 5 octobre 2014
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