Nichole Ouellette
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Esquisse générale
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ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE LAURENTIENNE.
| II. - DYNAMISME DE LA FLORE LAURENTIENNE.
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B. ― FACTEURS DYNAMIQUES INTRINSÈQUES.
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1. FACTEURS D'ÉVOLUTION PROGRESSIVE.
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Nous savons quelque chose de la flore de cette dernière période
interglaciaire par des restes fossiles trouvés près de la
baie James, sur la
rivière Moose, et près de Toronto, à. Scarboro Bluffs et dans la vallée de la
rivière Don. Les dépôts interglaciaires de Scarboro Bluffs ont livré
quarante-deux espèces, indiquant un climat correspondant à celui qui règne
aujourd’hui en Pennsylvanie. Quelques-unes de ces espèces vivent encore
aujourd’hui, mais plus au sud ; d’autres, comme l’Acer torontoniense et l’Acer
pleistocenicum sont maintenant éteintes. Il est possible que l’Acer
pleistocenicum soit identique à l’érable dit de Norvège (Acer platanoides), que
l’on plante dans nos villes et nos parcs, et qui était peut-être un arbre commun
dans la vallée du
Saint-Laurent durant la dernière période interglaciaire.
Les dépôts de Toronto nous renseignent donc un peu sur les éléments de la
flore interglaciaire. Mais nous en savons beaucoup plus par des documents d’un
autre ordre, ― fossiles vivants, pourrait-on dire,
― par la flore reliquale qui
a persisté jusqu’à ce jour autour du
golfe Saint-Laurent ; pour nous raconter
l’histoire mystérieuse de ce lointain passé.
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Carte Q. ― Les nunataks
du Canada oriental. Les parties en noir solide indiquent les régions qui sont considérées comme ayant
échappé à la glaciation Wisconsin.
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Nous venons de voir que l’offensive glaciaire finale fut assez bénigne, et
que certains points du Canada oriental ne furent pas touchés. Ces points, ces
nunataks, coupaient les champs de glace ou s’élevaient, comme des îles de
rochers et de verdure, au-dessus de la grande étendue blanche, durant cette
étrange période. Ces îles, perdues au milieu du plus complet des déserts,
n’étaient pourtant pas dépourvues de vie ; elles hébergeaient une flore
restreinte et une faune encore plus pauvre, reliques, l’une et l’autre, sauvées
de la flore et de la faune tertiaires, et qui furent dès lors forcées de
s’adapter à des conditions extraordinairement violentes. Ce qu’il importe de
remarquer tout d’abord comme découlant de très nombreux faits, c’est que ce
processus d’élimination des formes plus faibles et insuffisamment plastiques,
permettant l’expansion, durant les âges glaciaires, des formes plus malléables
et plus progressives, semble avoir été l’une des causes principales de
l’apparition de nouvelles espèces, et avoir joué le rôle d’accélérateur des
courants d’évolution.
En traçant, dans la première partie de cette esquisse, le schéma général de
la végétation du Québec, nous avons caractérisé, par leurs endémique et leurs
reliques, les districts floristiques qui renferment des nunataks. Il n’y pas
lieu d’y revenir ici, sauf d’une manière très générale, pour rappeler que ces
nunataks ont conservé durant le Wisconsin, et même depuis, une partie de la
végétation qui les recouvrait durant la dernière période interglaciaire. Cette
végétation semble avoir ou des affinités très grandes avec la flore
cordillérienne actuelle, et, à un moindre degré, avec la flore de l’Europe
subarctique. Il y a des indications très nettes que cette flore interglaciaire
était relativement uniforme depuis les montagnes Rocheuses jusqu’à l’Atlantique.
À cause de l’immobilisation de la vapeur d’eau dans la glace wisconsine, les
régions épargnées, et les régions en bordure du front glaciaire, étaient
vraisemblablement des étendues sèches et steppiques. Nous pouvons nous faire une
idée de ces conditions par l’apparence actuelle de certaines parties de la
Minganie. De telles conditions, nous le répétons, éliminent certaines espèces,
ouvrent la voie à d’autres, et déclenchent des puissances d’adaptation et de
transformation.
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Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 71, 72, 73.
le mardi 8 avril 2003 - le mercredi 21 mars 2012
constante mouvance de mes paysages intérieurs
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