Nichole Ouellette
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Flore laurentienne
Frère Marie-Victorin (1885-1944)

Dynamisme de la flore laurentienne :
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ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE LAURENTIENNE.

II. - DYNAMISME DE LA FLORE LAURENTIENNE.

A. - LE POINT DE VUE DYNAMIQUE.

B.  FACTEURS DYNAMIQUES INTRINSÈQUES.

(b) Évolution à termes continus. (Cinquième de six pages ; page 6).

Durant les centaines de siècles que la glace entoure les nunataks, cette évolution se poursuit. Lorsque le glacier bat définitivement en retraite, la région rabotée par la glace, le bouclier précambrien et la vallée du grand fleuve Saint-Laurent, sont de nouveau colonisés par une flore sélectionnée durant l’épreuve glaciaire, flore jeune dans ses associations, conquérante d’espace, d’un type uniforme, qui trouve son expression schématique dans les Laurentides. Le trait principal de cette flore est son uniformité et l’absence d’espèces locales et d’endémiques. Il est clair que, dans le cadre des conditions postpléistocènes, les quelque 40,000 ans qui se sont écoulés depuis le retour de la végétation n’ont pas été physiquement suffisants pour permettre la production d’espèces nouvelles. Cette uniformité est telle, que connaître les unités systématiques et les associations de cent milles carrés des Laurentides, c’est connaître complètement toute cette immense région. Uniformité, mais non pauvreté. Les Laurentides sont un Éden, un Éden boréal et un peu sévère peut-être, mais où la vie déborde, riche, fraîche, vigoureuse.

Les Laurentides

Les Laurentides
Les Laurentides
Bouclier laurentien
Vallée du Saint-Laurent.

Arrêtons-nous ici un instant à imaginer la silencieuse remontée des unités militantes de la forêt canadienne vers le nord. C’est un grand tableau biologique déployé sur le mur des temps révolus.

D’abord parurent, sombres et drus, ces rudes pionniers : l’épinette noire et l’épinette blanche, le sapin baumier et le mélèze, et plus tard, beaucoup plus tard, la majesté myriadaire des pins. Puis, suivirent les peupliers et les bouleaux, les aulnes et les viornes, les cornouillers et les airelles. Et l’érable à sucre prit possession des moraines bien drainées sur les flancs des collines ; l’érable rouge se fixa sur les alluvions fraîches des vallées, et l’érable argenté se pencha sur la course des fleuves. Si bien qu’après des siècles et des siècles, la constitution définitive de la forêt dans ses différents climax fit de notre pays. une grande masse de verdure continue. Et voici maintenant, sur les pas des grands arbres, les légions graciles des graminées, la multitude des carex, les robustes eupatoires, les opulentes verges d’or, et combien de centaines d’autres plantes, poussées en avant par l’esprit de conquête qui est l’âme de tout ce qui vit.

Et c’est ainsi que, depuis 40,000 ans, les vieilles espèces des nunataks, assiégées sur les montagnes, subissent l’assaut des robustes envahisseurs. Mais la bataille est perdue, bien perdue. Handicapées par certaines déficiences biologiques encore mal comprises, les vieilles espèces ont déjà cédé presque tout le terrain. Elles sont toutes devenues très locales, certaines d’entre elles extraordinairement locales, confinées maintenant sur un seul sommet de montagne, dans une seule crevasse de rocher, ou dans une seule anse abritée de quelque île déserte. Seul le botaniste professionnel, prévenu des faits, peut voir que les nunataks, malgré leur apparente continuité avec le pays qui les entoure, sont encore de véritables îles physiologiques, des centres où la tendance endémique s’accuse et où, par contraste avec le reste du pays, nous pouvons saisir sur le fait le dynamisme qui entraîne l’évolution organique.

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Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 73, 74.


le vendredi 11 avril 2003 - le mercredi 21 mars 2012
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Dernière mise à jour 2024-03-01

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