Nichole Ouellette
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Esquisse générale
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Québec en photos
Golfe Saint-Laurent
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ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE LAURENTIENNE.
| II. - DYNAMISME DE LA FLORE LAURENTIENNE.
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B. ― FACTEURS DYNAMIQUES INTRINSÈQUES.
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2. FACTEURS D'ÉLIMINATION
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Nous venons de voir comment, sous l’influence de conditions extérieures
favorables, les forces d’évolution intrinsèques à la formule biologique
individuelle semblent se libérer, se traduire, par un dynamisme qui est
généralement constructif. Que certaines espèces, toujours sous l’influence de
conditions extérieures, puissent régresser et disparaître par dégénérescence,
cela semble également certain, bien que les faits soient ici moins faciles à
vérifier.
Si l’on étudie la florule épibiotique cordillérienne qui se rencontre dans la
région du golfe Saint-Laurent, florule implantée dans la région durant la
dernière période interglaciaire, et peut-être longtemps avant, on trouve à côté
d’une affinité qui dénote une communauté d’origine évidente, une tendance
régressive très nette chez un certain nombre de types. C’est ainsi que
paraissent devoir s’interpréter, par rapport à leurs types spécifiques
respectifs, l’Erigeron lonchophyllus var. laurentianus, le Cypripedium
passerinum var. minganense, et nombre d’autres plantes. Il semble que l’on
puisse envisager la généralisation suivante : l’isolement, qui souvent déclenche
l’évolution positive des formes, peut aussi en certains cas, sous la pression
grandissante des formes plus progressives, ou encore en diminuant les facilités
d’interfécondation, déterminer la sénilité des plus faibles.
Au reste, cette sénilité qui paraît affecter morphologiquement nombre
d’espèces cordillériennes emprisonnées autour du
golfe Saint-Laurent, cette
sénilité de la qualité, si l’on peut dire, est accompagnée d’une sénilité non
moins évidente qui affecte la quantité de la flore, les associations d’espèces
et leur aire géographique. Un très grand nombre de ces éléments cordillériens
n’existent plus que dans de rares stations isolées, ou sont abondantes seulement
à l’intérieur d’une aire extrêmement réduite. Plusieurs paraissent n’exister que
dans une seule station particulièrement protégée. Une loi de mort semble peser
sur cette florule cordillérienne, loi qui la réduit à se terrer dans les ravins
protégés pour échapper à la destruction fatale qui la guette. Qu’est-ce au juste
qui agit ici ? Insuffisance intrinsèque ou action extérieure ? Quoi qu’il en
soit, la possibilité que des influences extérieures entrent ici en jeu nous
amène à considérer maintenant la question générale de l’action que peuvent
exercer sur la flore du Québec les facteurs purement extérieurs à cette flore
elle-même.
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Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 75.
le samedi 12 avril 2003 - le jeudi 22 mars 2012
constante mouvance de mes paysages intérieurs
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