Nichole Ouellette
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Section alluviale du fleuve Saint-Laurent
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ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE
LAURENTIENNE.
| I -ÉQUILIBRE ACTUEL DE LA FLORE LAURENTIENNE.
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2° District fluvial.
d) Section alluviale du Saint-Laurent
(Première de trois pages :
page 2).
L'archipel d’Hochelaga marque la fin de la section d’eaux rapides du
Saint-Laurent, la base du socle qui supporte les vasques des Grands Lacs, et le
pied de l’escalier rocheux par où les eaux supérieures descendent à la mer. Le
fleuve a désormais atteint un niveau où il pourra couler tranquillement à
travers une grande plaine alluvionnaire jusqu’au moment où ses eaux
rencontreront le butoir de la marée, c’est-à-dire jusqu’au
lac Saint-Pierre. Ce
tronçon du Saint-Laurent, que nous appelons la section alluviale, comprend une
centaine de milles.
Les conditions du milieu y sont particulières à la fois dans le temps et
l’espace. L’eau glisse lentement entre des rivages d’argile à blocaux, d’argile
à Leda, d’argiles marines stratifiées, et, depuis Lanoraie et Contrecœur vers
l’est, au travers des sables à Saxicava. Sur tout ce parcours, le fleuve entoure
de nombreuses îles sans élévation, qui ne sont que des parcelles de la plaine
alluvionnaire environnante.
Le niveau de l’eau subit de fortes variations
saisonnières. Très élevé au printemps après le départ des glaces, il baisse
régulièrement pendant l’été, découvrant graduellement les rivages, pour s’élever
de nouveau, et brusquement, à la fin de l’automne. Durant l’hiver, toute cette
section est couverte d’une épaisse couche de glace, avec des amoncellements
parfois énormes dans les endroits resserrés. Les mouvements de la glace, au
moment de la consolidation, à l’entrée de l’hiver, et surtout au moment de la
débâcle au printemps, exercent des actions mécaniques puissantes qui sont, pour
la flore riparienne, une cause importante d’élimination et de dispersion.
Soumis à des pressions latérales formidables, les blocs de glace labourent les battures
et les îles argileuses, détruisent la végétation superficielle, découvrent et
dispersent rhizomes et tubercules. D’un autre côté, la glace, au moment de sa
formation à l’automne, a enrobé dans sa masse la végétation riparienne
d’arrière-saison, avec ses fruits, graines, bourgeons, bulbilles, stolons
tubérifiés, etc. Au moment de la débâcle, ces blocs, véritables poudingues
organiques à matrice temporaire, s’en vont au fil de l’eau, disséminant, au fur
et à mesure de la fusion, une multitude de débris végétaux capables de
s’implanter sur les rivages de l’aval.
Les conditions que nous venons d’énumérer façonnent un ensemble floristique
nettement individualisé, et dont les éléments sont liés par des exigences et des
tolérances en relations étroites avec les pulsations saisonnières de la grande
artère laurentienne.
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Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 50, 51.
le lundi 13 janvier 2003
le dimanche 3 décembre 2006 - le mardi 31 janvier 2012
constante mouvance de mes paysages intérieurs
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