45º 29' 14.7" N - 073º 32' 43.7" O, section alluviale du fleuve Saint-Laurent, île de Montréal,  coordonnées géographiques (GPS) prisent à la sortie du pont Victoria, à Montréal, le mercredi 22 novembre 2006. Photo Chantal Dubois, prise sur le pont, Pont_Victoria_003_950.

Nichole Ouellette
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Section alluviale du fleuve Saint-Laurent

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Flore laurentienne
Frère Marie-Victorin (1885-1944)


ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE LAURENTIENNE.

I. -ÉQUILIBRE ACTUEL DE LA FLORE LAURENTIENNE.

3. RÉGION LAURENTIENNE

(c) Sous-région de la plaine alluvionnaire du Saint-Laurent

Région laurentienne, sous-régions, districts et sections
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District fluvial.

d) Section alluviale du Saint-Laurent
(Troisième de trois pages : page 1).


46° 08' 13.8" N - 073° 02' 00.8" O, Réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre, Lanaudière, MRC D'Autray, Saint-Ignace-de-Loyaula, île Cardin, système racinaire de grands arbres, mis à nu par les variations saisonnières du niveau de l'eau et l'action mécanique des glaces, le samedi 10 septembre 2005. Photo Saint_Ignace_de_Loyola_002_800_300.

Sur les battures émergeant l’été paraissent tout un groupe d’éléments, les uns vivaces, les autres annuels. Parmi les premiers, mentionnons quatre salicacées :

Populus deltoides
Salix rigida
Salix interior
Salix nigra
,

qui, sous une forme arbustive solidement enracinée dans l’argile, peuvent triompher de la violente action mécanique des glaces ; le Spartina pectinata Link (= S. michauxiana Hitchcock), forte graminée à souches stolonifères rayonnantes, qui forme le « foin de grève » sur toute cette section ; le Polygonum coccineum et le Polygonum amphibium var. stipulaceum dans leurs formes émergées ; l’Apocynum cannabinum, dont les rhizomes, cheminant horizontalement à une grande profondeur, défient le labour des glaces. Parmi les plantes annuelles ou bisannuelles qui s’établissent aussitôt que l’eau se retire, mentionnons :

Bidens frondosa
Cyperus inflexus
Echinochloa pungens
var. microstachya (microstachys dans le manuel)
Panicum capillare
Plantago major
Polygonum lapathifolium
Rorippa islandica
var. fernaldii
Rorippa islandica
var. hispida
Xanthium chinense
.


46° 07' 20.3" N - 072° 55' 49.2" O, Centre-du-Québec, MRC Nicolet-Yamaska, Pierreville (Municipalité), section alluviale du fleuve Saint-Laurent, baie Saint-François, située à l’extrémité sud-ouest de la Réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre, à l’est de l’estuaire de la rivière Yamaska, le samedi 10 septembre 2005, photo Pierreville_002_800.

Toutes ces espèces, et beaucoup d’autres, constituent la flore fondamentale, la flore d’équilibre de la section alluviale du fleuve. Mais il y a lieu de tenir compte d’une florule allogène, et plus ou moins labile, formée de plantes apportées périodiquement par les eaux et les glaces de l’amont. Ces plantes ne peuvent lutter avec les unités et les associations de la flore d’équilibre. Les unes, généralement des annuelles, n’ont qu’une existence éphémère :

Najas guadalupensis
Panicum capillare var. occidentale
Polanisia dodecandra
Polygonum exsertum
Strophostyles helvola
,

les autres, plantes vivaces, s’établissent à demeure, mais ne forment jamais que des stations isolées :

Alisma gramineum var. geyeri
Arisaema dracontium
Justicia americana
Panicum virgatum var. spissum
Rumex mexicanus
Sporobolus heterolepis
.

Malgré les apports répétés, continués durant des centaines de siècles, la flore de la section alluviale reste très différente de celle des Grands Lacs, et beaucoup moins riche. Cela prouve l’importance très relative qu’il faut attribuer aux plus puissants moyens de transport, dans la constitution des populations végétales : ces moyens restent toujours sous la dépendance d’impondérables biologiques infiniment plus agissants.

Il faut enfin mentionner une autre florule allogène, constituée par des hydrophytes eurasiatiques surtout rhizomateuses, dont la présence sur cette section peut s’expliquer par les déchets provenant des navires transatlantiques fréquentant le port de Montréal. Dans les ports proprement maritimes, ce processus est à peu près inopérant parce que la pression osmotique de l’eau salée tue la plupart des rhizomes, graines, fruits, etc., que l’on jette à la mer.


46° 02' 52" N - 073° 06' 58" O, Montérégie, MRC Le Bas-Richelieu, Sorel-Tracy, section alluviale du fleuve Saint-Laurent, installations portuaires, navire à l'ancre, à droite, l'embouchure de la rivière Richelieu. À bord du traversier Catherine-Legardeur, le mardi 21 novembre 2006. Photo Sorel_Tracy_007_800_300.

En eau douce, au contraire, ces déchets sont flottés sur les rivages boueux où ils s’enracinent bientôt, et forment le point de départ de colonies qui peuvent subsister très longtemps et devenir même envahissantes. À cette florule appartiennent: Rorippa amphibia et ses multiples formes écologiques, Carex disticha, Carex nutans, Alisma gramineum, Lythrum salicaria, et surtout Butomus umbellatus. Cette dernière espèce, que l’on a commencé à remarquer vers 1900, est maintenant l’une des plantes dominantes de la section alluviale. Grâce aux innombrables bulbilles qui se détachent des rhizomes à l’automne, le butome déplace la végétation indigène, tant sur les battures émergées qu’en eau profonde où il s’établit sous une forme stérile à feuilles rubanées très allongées (f. vallisneriifolius). La seule plante capable de lutter avec le butome est le Lythrum salicaria, aussi introduit d’Europe, à une date inconnue mais ancienne, et qui forme d’immenses colonies pures tout le long de la section alluviale du Saint-Laurent, donnant souvent au paysage sa note caractéristique.

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Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 52, 53.


le lundi 3 février 2003
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