Nichole Ouellette
présente
Équilibre actuel
FACTEURS RÉPARTITION PHYSIOGRAPHIE Physiographie Physiographie Physiographie CLIMAT Climat chaud-froid Climat neige Climat floraisons Climat automne Facteur humain PHYTOGÉOGRAPHIE RÉGION ARCTIQUE RÉGION HUDSONIENNE Région hudsonienne RÉGION LAURENTIENNE
Québec en photos
Section alluviale du fleuve Saint-Laurent
Navigation
Accueil Par Marie-Victorin Édition numérique Divisions de l'ouvrage DICOTYLES MONOCOTYLES Plantes comestibles Plantes introduites Plantes médicinales Plantes rares Faire un don À la UNE PHOTOGRAPHIES
|
Édition interactive
ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE
LAURENTIENNE.
| I. -ÉQUILIBRE ACTUEL DE LA FLORE LAURENTIENNE.
|
2° District fluvial.
d) Section alluviale du Saint-Laurent
(Troisième de trois pages :
page 1).
Sur les battures émergeant l’été paraissent tout un groupe d’éléments, les
uns vivaces, les autres annuels. Parmi les premiers, mentionnons quatre
salicacées :
qui, sous une forme arbustive solidement enracinée dans l’argile, peuvent
triompher de la violente action mécanique des glaces ; le Spartina pectinata
Link
(= S. michauxiana Hitchcock), forte graminée à souches stolonifères rayonnantes,
qui forme le « foin de grève » sur toute cette section ; le
Polygonum coccineum
et le
Polygonum amphibium var. stipulaceum dans leurs formes émergées ; l’Apocynum
cannabinum, dont les rhizomes, cheminant horizontalement à une grande
profondeur, défient le labour des glaces. Parmi les plantes annuelles ou
bisannuelles qui s’établissent aussitôt que l’eau se retire, mentionnons :
Toutes ces espèces, et beaucoup d’autres, constituent la flore fondamentale,
la flore d’équilibre de la section alluviale du fleuve. Mais il y a lieu de
tenir compte d’une florule allogène, et plus ou moins labile, formée de plantes
apportées périodiquement par les eaux et les glaces de l’amont. Ces plantes ne
peuvent lutter avec les unités et les associations de la flore d’équilibre. Les
unes, généralement des annuelles, n’ont qu’une existence éphémère :
les autres, plantes vivaces, s’établissent à demeure, mais ne forment jamais
que des stations isolées :
Alisma gramineum var. geyeri
Arisaema dracontium
Justicia americana |
Panicum virgatum var. spissum
Rumex mexicanus
Sporobolus heterolepis.
|
Malgré les apports répétés, continués durant des centaines de siècles, la
flore de la section alluviale reste très différente de celle des Grands Lacs, et
beaucoup moins riche. Cela prouve l’importance très relative qu’il faut
attribuer aux plus puissants moyens de transport, dans la constitution des
populations végétales : ces moyens restent toujours sous la dépendance
d’impondérables biologiques infiniment plus agissants.
Il faut enfin mentionner une autre florule allogène, constituée par des
hydrophytes eurasiatiques surtout rhizomateuses, dont la présence sur cette
section peut s’expliquer par les déchets provenant des navires transatlantiques
fréquentant le port de Montréal. Dans les ports proprement maritimes, ce
processus est à peu près inopérant parce que la pression osmotique de l’eau
salée tue la plupart des rhizomes, graines, fruits, etc., que l’on jette à la
mer.
En eau douce, au contraire, ces déchets sont flottés sur les rivages boueux
où ils s’enracinent bientôt, et forment le point de départ de colonies qui
peuvent subsister très longtemps et devenir même envahissantes. À cette florule
appartiennent:
Rorippa amphibia et ses multiples formes écologiques, Carex disticha,
Carex nutans, Alisma gramineum,
Lythrum salicaria, et surtout
Butomus
umbellatus. Cette dernière espèce, que l’on a commencé à remarquer vers 1900,
est maintenant l’une des plantes dominantes de la section alluviale. Grâce aux
innombrables bulbilles qui se détachent des rhizomes à l’automne, le butome
déplace la végétation indigène, tant sur les battures émergées qu’en eau
profonde où il s’établit sous une forme stérile à feuilles rubanées très
allongées (f. vallisneriifolius). La seule plante capable de lutter avec le
butome est le
Lythrum salicaria, aussi introduit d’Europe, à une date inconnue
mais ancienne, et qui forme d’immenses colonies pures tout le long de la section
alluviale du Saint-Laurent, donnant souvent au paysage sa note caractéristique.
[ Précédente ] [ Index ] [ Suivante ]
Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 52, 53.
le lundi 3 février 2003
le dimanche 3 décembre 2006 - le vendredi 3 février 2012
constante mouvance de mes paysages intérieurs
|